Pouvons-nous vivre heureux éternellement en amour ? C’est la question à laquelle tente de répondre la cinéaste russe Tatjana Bozic, avec son documentaire Happily Ever After.
Elle est partie à la rencontre de ses amours passés, enregistrant les retrouvailles passionnées qu’elle a vécu avec chacun d’eux, et la confrontation à leur regard sur leur relation. Tatjana veut comprendre pourquoi chacune de ces histoires n’a pas fonctionné, elle veut mettre du sens, démêler ce qui était invisible à l’époque parce que les sentiments étaient trop forts. Elle est dans une recherche de vérité, sur l’amour, mais essentiellement sur elle-même. En cela, le film est drôle et passionnant, car il révèle l’intériorité contradictoire de chacun lorsqu’il s’agit d’amour. Certains ont oublié des événements importants de leur histoire, ou peut-être font-il semblant, d’autres montrent l’amour infini qu’ils avaient pour elle.
Toujours dans cette quête de sens, Tatyana n’hésite pas à se mettre en scène, pour comprendre comment elle vit ces relations amoureuses. Elle est la femme à la caméra, filmant son quotidien et les moments intimes qu’elle partagent avec ses compagnons, de manière décomplexée. Ces images sont entremêlées de séquences esthétiques très diverses, qui donnent au film toute sa dimension poétique. La cinéaste s’interroge sur sa propre responsabilité, celle de sa famille et de l’éducation traditionnelle qu’elle a reçu. Son film marque une rupture. Littéralement d’abord, car c’est une rupture avec un homme qui motive la narration. C’est à partir d’une déception qu’elle décide de s’interroger sur ses relations passées. Mais c’est surtout la rupture avec un idéal qui s’opère pendant le film. Le temps des contes de fée et des princes charmants est révolu, et Tatyana trouve autre chose, de bien plus précieux.
Le film met en avant les grandes contradictions des histoires d’amour, et l’émotion qu’on a à voir le temps passer et la disparition des sentiments et souvenirs. Ce n’est pas une histoire d’amour qui est contée, mais l’histoire d’une vie comme on rêve d’en vivre, riche et émouvante…
(Visuels © Aloest Distribution)